En finir avec le Harcèlement Scolaire
7 novembre – Journée Nationale de lutte contre le harcèlement
Depuis plusieurs années la lutte contre le harcèlement scolaire est une priorité pour nos instances politiques et académiques. Ce 7 novembre sera la 9ème édition de la journée nationale de lutte contre le harcèlement scolaire. Enseignants, professionnels, parents, familles, élèves, chacun à notre niveau, agissons !
Des chiffres qui inquiètent…
Les enquêtes se sont multipliées ces dernières années et ont permis de mettre en lumière l’ampleur du phénomène. En France, plus d’un élève sur dix scolarisé en CE2, CM1 et CM2 est victime de harcèlement scolaire. Parmi les concernés, 3% souffrent d’un harcèlement jugé « sévère ». La tendance ne s’inverse pas à l’arrivée en classe de sixième, puisque 10% des collégiens sont touchés, parmi lesquels 7% d’une forme grave. Au lycée, enfin, les chiffres sont un peu moins inquiétants, mais le harcèlement ne disparaît pas pour autant. Près de 4% des lycéens restent impactés.
Au total, 700 000 élèves sont ainsi harcelés chaque année, avec des conséquences plus ou moins graves. Alors que certains se retrouvent peu à peu en échec scolaire, d’autres souffrent de traumatismes plus profonds (angoisse, dépression, troubles du sommeil, etc.) pouvant les amener vers une déscolarisation et parfois des actes bien plus graves.
Source : Observatoire de la santé scolaire 2020
Comment définir le harcèlement ?
Le harcèlement se caractérise par une violence répétée, physique, verbale ou psychologique à l’encontre d’un élève. Elle peut impliquer un ou plusieurs élèves « agresseurs » et des témoins. Cette violence survient de plus en plus tôt, au sein même des écoles primaires et peut persister jusqu’aux études supérieures. Avec l’évolution des technologies et notamment des réseaux sociaux, elle se poursuit rapidement en dehors des murs de l’école, on parle alors de cyber harcèlement.
Le harcèlement se fonde généralement sur le rejet de la différence et sur la stigmatisation de certaines caractéristiques, telles que :
> L’apparence physique (poids, taille, couleur ou type de cheveux)
> Le sexe, l’identité de genre (garçon jugé trop efféminé, fille jugée trop masculine…), orientation sexuelle ou supposée
> Un handicap (physique, psychique ou mental)
> Un trouble de la communication qui affecte la parole (bégaiement/bredouillement)
> L’appartenance à un groupe social ou culturel particulier
> Des centres d’intérêts différents
Le harcèlement peut avoir des aspects différents en fonction de l’âge et du sexe.
Comment prévenir le harcèlement scolaire ?
Tous les adultes autour de l’enfant harcelé doivent agir ensemble. Chacun à son rôle à jouer dans la prévention du harcèlement.
Le rôle de l’école
L’école, la cour de récré notamment est le théâtre de scènes d’humiliations, de violences, d’insultes.
Aujourd’hui de nombreuses mesures sont mises en place dans les établissements scolaires tant privés que publics pour prévenir et lutter contre le harcèlement. Ces dispositifs sont nationaux et passent par des rencontres parents, des jeux de rôle, des temps de classe avec des thématiques de respect, d’empathie, des informations et infographies à destination des élèves…
Le rôle des parents
Toute situation doit être prise au sérieux. La clé principale est la communication. Etre à l’écoute et discuter avec son enfant de sa journée d’école, de ce qu’il entend, voit, de ce qui peut le gêner, de ce qu’il ressent…Rester attentif à tous changements de comportement, d’attitude, de résultats scolaires et ne pas hésiter à en faire part au personnel éducatif ou pédagogique de l’établissement scolaire.
Que faire en cas de harcèlement scolaire ?
Que votre enfant soit victime, agresseur ou témoin, votre rôle d’adulte, de parents est d’informer et de se faire accompagner.
La première chose à faire est de prendre contact avec l’établissement scolaire (direction, enseignant, cpe…) pour poser les faits et mettre en place des solutions.
Rester attentif et à l’écoute de votre enfant, il a besoin de votre aide. On aurait tendance à dire que c’est « plus facile » (et je pèse mes mots) quand son enfant est victime ou témoin. On est plus informé et les démarches auprès de professionnels paraissent plus naturelles. Mais lorsque son enfant est l’agresseur, comment faire ? Et bien je dirais de la même façon. Un enfant qui « tyrannise » son entourage présente bien souvent une faible estime de lui-même et peut se sentir « inférieur ». Pour être fort et gagner en popularité il peut avoir besoin de rabaisser les autres. Il a donc tout aussi besoin d’aide et d’accompagnement pour s’accepter, s’aimer et faire preuve d’empathie.
Auprès du 3018, plateforme unique face aux situations de harcèlement à l’école depuis 2023, une écoute est assurée par des psychologues, des juristes et des spécialistes des outils numériques. Vous y trouverez les conseils nécessaires pour vous faire accompagner.
« Le plus dur, ce n’est pas de vivre sans rien, mais d’être considéré comme rien. »
Militante ATD Quart Monde (association de personnes qui ont vécu une très grande pauvreté)