Attention concentration !

Attention et Concentration

Se concentrer pour mieux apprendre !

Quel parent n’a jamais dit « Concentre-toi ! » à son enfant ? Cette fameuse phrase prononcée entre agacement et fatalité mais remplie d’espoir lors des devoirs à la maison. L’attention et la concentration d’un enfant ne dépendent pas uniquement de la volonté de ses parents mais bien de la sienne. C’est sa capacité à mobiliser son cerveau et faire l’impasse des distractions qui lui permettront d’apprendre et mémoriser la leçon.

Voyons cela plus en détails…

Attention et Concentration

C’est quoi être attentif ?

Etre attentif c’est orienter son l’énergie de son cerveau pour bien entendre, bien voir, bien parler, bien faire…C’est être présent à ce que l’on fait grâce à ses 5 sens. Par exemple : être attentif lorsque l’on prépare ses affaires. Les plier, les ranger, les classer…

Le problème de l’attention c’est qu’elle bouge tout le temps.

Et ça veut dire quoi être concentré ?

Se concentrer signifie maitriser et diriger son attention dans un objectif précis. Colorier toutes les cases sans dépasser, rédiger un texte, écouter l’enseignant lire la dictée, etc.

La concentration est stable et se focalise sur une cible.

Être concentré, ça s’apprend !

Nombre d’enseignants et de parents déplorent le manque de concentration des enfants. Ce phénomène se généralise et devient de plus en plus précoce. La faute à qui ? à quoi ? Pour Jean-Philippe Lachaux, directeur de recherches en neurosciences cognitives et auteur de l’excellent livre « les petites bulles de l’attention », l’arrivée du digital, du numérique est en partie la cause.

Je ne vais pas rentrer dans le débat des écrans mais une chose est sûre : avant Internet, les réseaux sociaux et les appareils mobiles, les sollicitations de notre cerveau étaient bien plus limitées. Et cela autant pour les enfants que les adultes !

Nous vivons dans un monde de distractions à portée de main et c’est là où notre attention s’échappe, limitant notre concentration, éparpillant notre disponibilité et laissant filer notre planification.

Si l’attention est nécessaire dans la vie quotidienne (préparer le diner, payer ses factures, discuter avec son voisin…) elle est essentielle et indispensable aux apprentissages.

Tout se joue dans notre cerveau.

L’attention fait partie des grandes fonctions cognitives et est mobilisée par nos fonctions exécutives. Il faut d’abord la mobiliser pour se concentrer.

L’attention permet de capter ce qui se passe autour de nous grâce à nos 5 sens. Etre attentif à son environnement (salle de classe) avec les bruits, ce qui bouge (une chaise qui bouge, l’enseignant qui parle, les copains qui bavardent, le crayon qui tombe…) ce qui attire l’œil (les couleurs de la feuille, le joli pull rose de la copine, le soleil au travers de la fenêtre…). Cette première captation est essentielle car elle nous permet d’être en vigilance face à un évènement mais elle est aussi très distrayante.

L’attention se dirige très vite et très facilement vers ce qui nous plaît le plus. Elle allume les voyants verts du plaisir et active le circuit de la récompense. Aspect positif : elle motive ! Elle attire vers ce qui plaît et fait passer à l’action. Aspect négatif, bien souvent c’est une réponse à des besoins immédiats et le plaisir est de courte durée. Il faut renouveler sans cesse. (c’est le fameux scroll (défilement) des post, vidéos, photos sur les réseaux sociaux)

Ces deux mécanismes : captation de l’environnement et direction vers ce qui plaît mettent en action notre attention. Mais elle est bien encore fragile et instable.

Pour la transformer en concentration, il faut faire appel à une fonction exécutive de notre cerveau (la plus importante à mon avis pour apprendre) : l’inhibition.

De quoi parle-t-on ?

L’inhibition c’est la fonction qui permet de contrôler les automatismes. C’est le mécanisme de notre cerveau qui nous permet volontairement de stabiliser l’attention sur une tâche précise.

Par exemple : je dois lire mon livre donné en cours de français. L’objectif est de comprendre ce que je lis pour réaliser l’évaluation. Pour cela je dois faire abstraction de toutes distractions (maman qui téléphone, le bip des notifications insta, le chat qui miaule, mon pied qui me gratte…) qui passent alors au second plan.

Le contrôle inhibiteur est une fonction de notre cerveau essentielle aux apprentissages scolaires mais également dans la vie de tous les jours. (C’est lui qui nous fait attendre pour parler pendant que quelqu’un parle)

La bonne nouvelle c’est que cela s’apprend et s’entraîne ! Grâce aux jeux notamment.

Combien de temps sommes-nous concentrés ?

Le temps de concentration dépend de l’âge, de la tâche effectuée et du moment de la journée.

La concentration est bien souvent meilleure le matin (si elle n’a pas eu de distractions comme télé ou jeux vidéos avant). Evidemment lorsque la tâche est plaisante, la durée de concentration augmente (difficile le rangement des LEGO® 😉 )

Ensuite un enfant peut en moyenne resté concentré sur une activité pendant 20 minutes.

FOCUS : l’hygiène de vie

Un petit zoom sur l’hygiène de vie car elle participe activement à favoriser la concentration aussi bien chez les petits que chez les grands. Il important de faire attention à son sommeil (par d’écrans 2h avant le coucher) son alimentation (variée, équilibrée) et la pratique d’une activité physique (30 minutes par jour).

Dans la vie quotidienne

Voici 5 problématiques que les parents m’énoncent souvent lors de la séance bilan, notamment quand il s’agit des devoirs à la maison. Je vous apporte quelques conseils…

1) Il n’arrête pas de bouger et ne peux pas apprendre correctement

Certains enfants (et adultes) ont davantage besoin de bouger que d’autres. Leur affinité kinesthésique est plus importante et leurs apprentissages passent par le mouvement, les ressentis du corps. Pour mieux se concentrer et mieux apprendre, on peut s’appuyer sur cette affinité. Je conçois que cela peut être perturbant en tant qu’adulte mais lâcher-prise à la maison.

* Faire ses devoirs allongé sur son lit ou par terre

* réciter sa poésie en faisant le tour de la table

* apprendre ses tables de multiplications en lançant une balle au sol

* manipuler un objet

* acheter un ballon fitness ou une assise d’équilibre

Afin que cela ne tourne pas au jeu et que votre enfant soit plus distrait que concentrer, limiter le matériel (laisser le choisir comment CE soir il souhaite faire ses devoirs), installez le dans un environnement calme et restez à proximité disponible pour ce temps d’apprentissage.

 

2) Il ne veut pas faire ses devoirs et repousse toujours…

Il préfère jouer, prendre le temps de son goûter, elle est fatiguée…bref la motivation n’est pas là et la concentration non plus.

La première chose à faire est de vous rendre disponible pour ce temps de devoirs. En moyenne au primaire c’est 20 minutes max !

* Instaurer un rituel le goûter puis les devoirs ou un jeu et après les devoirs.

* Vérifier ce qu’il y a faire et prioriser les leçons importantes

* Donner une limite de temps, impliquez votre enfant dans cette décision « combien de temps penses tu avoir besoin pour faire tes devoirs ? » Vous restez juge de la pertinence du temps défini.

* Proposer un temps plaisir après les devoirs : un jeu, un temps dehors, une balade…

* Jouer ! Apporter du plaisir, du jeu pour que cela soit motivant.

 

3) Elle se sent dépassée par tout ce qu’elle doit faire, elle ne termine rien

C’est la particularité de la génération « numérique ». Ils sont submergés d’informations et ne savent pas les trier. Comme ils ne savent pas par où commencer, ils ont le sentiment d’être noyé, ils ne savent pas ce qui est important ou pas, ils perdent leurs objectifs et…se déconcentrent !

*Structurer le travail : découper les gros devoirs en petites tâches à réaliser sur la semaine.

*Organiser le temps de travail : chaque jour, la même heure. Le cerveau se mobilise plus rapidement lorsque le travail est fait à heure fixe.

*1 tâche = 1 temps de travail puis une petite pause de 3 à 5 minutes en extérieur, des exercices d’étirements, un coloriage…pas d’écrans !

 

4) Seule dans ma chambre, je repense à toute ma journée et celle d’hier…

L’impact des émotions sur la concentration est un fait bien établi. Si votre enfant, votre ado ou vous-même êtes dépassés par des états émotionnels liés à une situation compliquée, les apprentissages ont tendance à passer au second plan.

*Identifier la cause de l’état émotionnel : chagrin, colère, honte, peur…et parler pour décharger. Si besoin faites appel à un professionnel.

*Responsabiliser et continuer à travailler. Il y aura toujours des situations émotionnellement compliquées, à plus ou moins forte intensité. On prend le temps de parler, d’aller mieux mais on continue à avancer et cela passe par l’action.

*Encourager à rêver et se projeter dans un avenir professionnel. Tu veux toujours être footballeur pro ? pompier ? maîtresse ? …

 

5) Il connaît toute sa leçon à la maison mais à l’école, pendant l’évaluation il ne sait plus rien.

Cette situation peut relever de différentes choses. Sur la partie concentration, bien souvent l’intention d’apprentissage n’a pas été posée. La concentration et la mémorisation ont été efficaces pour répondre à l’attente du parent mais pas pour retranscrire à l’évaluation.

*Donner du sens au-delà de l’évaluation

* Retravailler la notion apprise sous différentes formes et sur plusieurs jours

* Poser des questions surprises au retour de l’école, à la sortie de l’entraînement. Cela aidera à gérer le stress de l’évaluation.

Bonus

Je vous livre quelques conseils supplémentaires pour aider votre enfant (ou vous-même) à mieux vous concentrer :

  • La sophrologie : les exercices de respiration peuvent aider à calmer le mental et revenir à soi
  • Les mandalas : colorier un mandala de l’extérieur vers l’intérieur
  • Le Ni oui Ni non : jeu qui entraine le contrôle inhibiteur et permet de moins se laisser distraire
  • La marche : marcher régulièrement et prenez l’air